Lorsqu'elle a enregistré sa version de Sinner Man, devenu Sinnerman pour l’occasion, en 1965, Nina Simone a tué cette chanson en même temps qu’elle l’a sublimée. Elle l’a définitivement cannibalisée. À partir de là, on a même rapidement oublié que la chanson n’est pas une composition de Simone, mais un bon vieux classique chanté depuis l’orée du XXe siècle dans les églises noires des États-Unis. Une chanson qui n’a pas d’auteur précis et dont les couplets et la mélodie semblent s’être dans leurs grandes lignes figés pendant ou après la guerre de Sécession, en empruntant aux spirituals noirs autant qu’à des rythmiques importées d’Europe.
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